C’est le printemps à Buenos Aires. Victoria, jeune activiste se bat chaque jour pour une Argentine plus démocratique, plus libre, plus généreuse avec son peuple. Depuis le départ forcé de Juan Domingo Perón en 1955, le pays vit au rythme des putschs militaires et le fameux le péril rouge effraye les classes dirigeantes. Victoria passe souvent ses journée à la Villa 31 de Retiro, un immense bidonville, à donner des cours ou à s’occuper des enfants. S’engager dans l’humanitaire est une façon de lutter. La répression est si violente qu’il faut aussi se cacher, ne jamais rester longtemps à la même adresse, changer de nom. Mais Victoria est une jeune femme si généreuse, si vivante, si libre…
Elle a disparue le 15 mars 1976 à 7h30.

Le silence après la pluie est une œuvre originale, spécialement créée pour le festival : Les Théâtrales de Rieux. Mise en scène par Gilles Lacoste assisté de Fabien Monfréda. Christel Larrouy s’est attelée à l’écriture puis à l’interprétation pour 4 représentations dans un des cachots du théâtre de La Tourasse.

Suis-je une héroïne ? Alors que ma voix s’est éteinte si brusquement un matin… Et que personne ne se souvient réellement de moi, de ce corps  si jeune, si palpitant d’espoir. Se souvient-on de toutes les héroïnes perdues ? Je m’appelle Victoria, mais je pourrai m’appeler Isabel, Sol ou Maria… Nous sommes un nombre indéfini de disparues.

Entre 20 et 30000. Dans ce contexte, les chiffres ne sont pas une science exacte. Dans ce contexte les chiffres hurlent aussi dans un flottement inadmissible.

Entre ces 20 et 30000… Où suis-je ?

C. Larrouy